Thématique Pôle associations

Bénévolat associatif : entre mutations et constance de l’engagement

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07 JUIL 2023

36 % des plus de 18 ans disent avoir une activité bénévole, selon l’enquête menée en 2022 par France Bénévolat. On ne compterait pas moins de 20 millions de bénévoles au total en France. Ainsi, la crise du bénévolat est-elle un mythe ou une réalité, comme l’entendent certains responsables associatifs sur la baisse du nombre de bénévoles ou la difficulté à trouver des personnes engagées sur le long terme ?

Des formes d’engagement en mutation au sein du bénévolat associatif

D’après Chantal Bruneau, Secrétaire générale du Haut Conseil à la vie associative (HCVA) , « les engagements sont moins linéaires, et les actions bénévoles se concentrent plus spontanément pour des actions précises, ponctuelles, des engagements forts et visibles dans lesquels ils pourront percevoir rapidement les résultats. »

C’est une des raisons pour lesquelles les projets comme ceux portés par Bénénova connaissent un vif succès, et illustrent une mutation progressive des formes d’engagement. L’initiative créée en 2013 est issue d’une expérience américaine, reposant sur le principe d’un engagement de 2h par des bénévoles pour une action de terrain. Les actions proposées par des associations sont répertoriées et visibles sur le site de Bénénova où les bénévoles peuvent s’inscrire. Le principal objectif est d’aider des associations à accueillir de nouveaux bénévoles qui n’osent pas spontanément s’engager directement dans une association. La plupart des associations partenaires et des projets soutenus concernent le lien intergénérationnel, l’inclusion, notamment le handicap, et la lutte contre l’exclusion en général. Il s’agit de donner quelques heures de façon ponctuelle pour une action précise.
Ainsi, de telles plateformes de mobilisation qui se multiplient sont à l’origine de ces nouvelles formes permettant des mobilisations extrêmement rapides, que ce soit pour des actions de terrain auprès de populations ou pour des actions de revendication, de soutien grâce à des pétitions, qui constituent aussi des formes d’engagement.

En revanche, pour la secrétaire générale du HCVA, « l’engagement pour des tâches administratives, perçues comme moins porteuses de sens, ou à tout le moins pour lesquelles les fruits sont plus difficiles à mesurer suscite moins de vocations ». Ce constat inquiète un certain nombre d’associations et fait dire à leurs responsables qu’il y a moins de bénévoles, bien que les données ne le démontrent pas. « Il n’y a pas moins de bénévoles, mais un bénévolat associatif différent ».

1 Haut Conseil à la vie associative (HCVA) : instance de consultation placée auprès du Premier ministre, composée d’experts de la vie associative, d’élus et représentants de ministères en lien avec le monde associatif.

Des chiffres révélateurs d’un bénévolat associatif toujours bien actif

En effet, contrairement aux craintes exprimées, la crise sanitaire n’a pas entraîné une chute de l’engagement. L’enquête du Centre de recherche sur les associations a fait apparaître un fort développement de l’investissement dans l’action sociale et caritative dont le taux de participation est passé 3,7 % à 11,5 % de la population entre 2002 et 2017. Le défaut de considération par les pouvoirs publics de certains besoins entraîne de formes de mobilisations collectives inédites et variées, du soutien aux plus démunis, aux étrangers ou à la défense du climat par exemple.

La progression est aussi notable pour le domaine des loisirs, dont le taux a été multiplié par deux, de 5 % à 10 %, au cours de la même période. Mais le premier domaine reste la défense des droits, de causes ou d’intérêt spécifique (défense des consommateurs, environnement, logement, etc.) avec 13,2 % en 2017, lui aussi en progression (10,4 % en 2002).

Ainsi, l’autonomie croissante des individus dans notre société, liée notamment à l’élévation du niveau de diplôme, n’implique nullement une diminution de l’engagement collectif. Le risque est alors de confondre la mutation des formes d’engagement (qui a pour conséquence l’apparition de nouvelles incarnations de bénévolat et la disparition d’autres), et le déclin de cet engagement.

Pour autant, au regard des évolutions des modes de participation, les leviers de motivation du bénévole restent-ils les mêmes ?

Leurs besoins

Une plus grande professionnalisation des acteurs, conséquence notamment de la concurrence, pose la question du rôle et de la place du bénévolat. Le consumérisme induit une attitude de ceux qui s’engagent qui est davantage d’attendre des associations des taches à effectuer que des prises de responsabilité ; un « bénévolat de consommation ».

Selon le rapport du HCVA, cette situation mène à des formes d’engagement correspondant à des besoins variés parmi lesquels :

  • Le besoin d’un encadrement structuré
  • Le besoin d’insertion
  • Le besoin de reconnaissance sociale, de sociabilité
  • Le besoin de transformation sociale
  • Le besoin de création collective pensée en dehors des pouvoirs publics
  • Le besoin d’acquérir des compétences.

Dans le cadre de ces mutations, les associations rencontrent la nécessité de questionner leur modèle et s’adapter. La finalité ? Préserver cette force qui fait leur richesse et leur spécificité : l’engagement bénévole.

Les motivations des bénévoles

Selon le rapport du Haut Conseil à la Vie associative, ces évolutions reflètent un souhait de vivre de manière alternative une citoyenneté pouvant s’exprimer hors des structures classiques (partis, syndicats, associatifs), avec des motivations toutefois constantes pour les acteurs bénévole d’après Chantal Bruneau : se sentir utile mais aussi se sentir reconnu, rencontrer d’autres personnes, apporter « sa pierre » à la société, participer comme citoyen et dans une certaine mesure acquérir des compétences.

Ainsi, une étude du CERLIS indique que les raisons de s’investir dans le bénévolat associatif sont, pour 68% des bénévoles de défendre des valeurs de solidarité, pour plus de 65 % de s’impliquer dans la vie locale et pour 54% de recréer du lien social.

D’ailleurs, selon la Secrétaire générale du HCVA, le bénévolat plus ponctuel mais aussi plus diversifié, dans plusieurs structures ou même en dehors de tout cadre institué et l’augmentation du nombre de bénévoles parmi les moins de 30 ans illustrent l’existence toujours actuelle dans la population de motivations à s’engager au service des autres et de l’intérêt général.

2 CELRIS : Centre de recherche sur les liens sociaux.

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